mardi 28 avril 2009

Dans la deuxième partie de mon blog, j'ai évoqué les causes et les mesures prises par la France et l'Union européenne pour amoindrir le phénomène de la déperdition scolaire.

Mon métier d'assistant social me permet de savoir qu'au Bénin, il ya des mesures sociales qui sont prises telles que:

-Aider les enfants des familles pauvres à obtenir l'exonération des frais scolaires
- La mobilisation de certaines Organisations non gouvernementales(ONG) à prendre toutes les dépenses scolaires de ces enfants en charge
- La sensibilisation des populations à encourager les jeunes et surtout les filles à poursuivre leur cursus scolaire.


Dans le cadre de mon master, je souhaiterais approfondir mes connaissances dans le domaine au Bénin en se basant sur une véritable enquête pour déceler les causes actuelles et en déduire les mesures adéquates pour la combattre. Je tiendrai compte des commentaires de mes collègues dans mon enquête pour faire ressortir les chiffres, les pourcentages.........

lundi 27 avril 2009

Quelles sont les causes au décrochage, à la déperdition scolaire, « aux perdus de vue », aux absentéistes, aux sortants en France et en union européenne ?

Plusieurs chercheurs pionniers en France et un groupe de travail national :
se sont penchés sur ce problème : il s'agit de:
Philippe Mérieu( directeur de l’IUFM de Lyon) le plus célèbre d’entre eux, Bernard Lahire (professeur à l’université de Lyon), Gilbert Longhi (professeur à Paris X et proviseur du lycée du temps choisi Jean Lurçat à Paris), Bernard Charlot, professeur à Paris VIII-Saint Denis, citons aussi Céline Giron (Paris V ; équipe de recherche GERPA).

Un groupe de pilotage national travaille sur cette question ; l’animateur de notre bassin Ouest, M. Le Gall en est membre.

Selon ces différents cherheurs,
Les raisons sont complexes et multiples pour ne plus vouloir ou ne plus pouvoir aller à l’école; et
le processus est grave et différent de la rébellion des pré-adolescents qui se redresse plus aisément.
Les raisons du phénomène changent avec le temps. Ainsi, il y a 15 ans les décrocheurs étaient issus de milieux défavorisés , écrasés par un système éducatif incompréhensible et hostile pour eux comme pour leurs parents. Mais depuis environ 7 ans ces jeunes appartiennent aux classes moyennes ou supérieures plus particulièrementles milieux artistiques, communication, journalisme, publicité ou du milieu enseignant.
En outre, d'autres raisons justifient la déperdition scolaire en France:
-La saturation de l’école et de ses contraintes discordantes
-La peur de rater
-Un sentiment de rejet épisodique ou conjoncturel
-Le regard de « juge » des autres
-La pression du groupe, des parents ou des professeurs
-Un degré de maturité différent – cas des enfants dits « sur doués » surtout hors normes
-Un univers trop dur qui démotive au lieu de stimuler l’enthousiasme de la jeunesse
-Des structures et/ou des adultes qui décident pour eux
-Des efforts mal récompensés
-Une ambiance difficile
-Des professeurs qui ne comprennent pas
-L’obligation trop lourde de compenser les échecs, frustrations, rancoeurs des parents
-L’absence de perspectives- pas de débouchés en particulier dans la voie à laquelle on aspire
-Le chômage des ascendants et des colatéraux
-L’abandon, la lassitude : pourquoi faire ? pour qui ? pour quoi ?
-La dégradation progressive du goût des élèves pour l’école.

Ainsi, dans ces deux pays, la France et le Bénin partagent plusieurs raisons communes de la déperdition scolaire mais présentent aussi quelques points divergeants d'autant que chaque pays a ses réalités qui ne sont pas forcément celles des autres.
Du côté de la France, des mesures sont prises pour atténuer ou juguler le phénomène de la société.

Quelles sont ces mesures ?


A titre d’exemple ; en France, 60 000 nouveaux élèves décrochent chaque année…..

Afin de lutter contre l’absentéisme, tout récemment le Gouvernement a envisagé de proposer aux familles un contrat de « responsabilité parentale » assorti de sanctions : suspension des allocations familiales , amendes pouvant aller jusqu’à 700 euros.

Le problème est grave, urgent et en augmentation numérique

Le17 octobre 2005,l’inspection générale de l’éducation nationale propose de « Révolutionner l’évaluation des élèves »

Les inspecteurs déplorent que l’on ne sache pas mieux ce que les élèves apprennent à l’école…

La nécessité d’évaluer les progrès individuels des élèves simpose.L’évaluation serait de nature à renverser la situation.
D’accord, mais encore faut il savoir ce que l’on veut réellement évaluer ;Comment ? avec quels outils ? Quels gardes fous ?
Certes, il faut observer, repérer, analyser le décrochage scolaire en utilisant les ressources et les richesses de la concertation : une meilleure écoute, plus de sens de l’anticipation etc…
Incontestablement, comme pour la médecine scolaire la prévention et le dépistage plus que le traitement ou pire le constat d’échec sont les valeurs les plus probantes. Mais s’en donne t- on les vrais moyens ?

-Redonner le sens, le goût, la motivation aux jeunes
-Respecter l’enfant dans sa personnalité, ses peurs, les souffrances de son vécu

« L’humiliation décourage le travail des élèves et favorise la révolte »souligne Pierre Merle.
Pierre Merle est professeur d’université à l’IUFM ( institut universitaire de formation des maîtres) de Bretagne.

Le premier type d’humiliation, selon lui, porte sur les compétences scolaires des élève. C’est un abaissement scolaire assez répandu du type placer un enfant au rang de mauvais exemple typique ou critiquer publiquement ses erreurs
Ce type d’humiliation peut également être collectif « vous êtes pire que la classe de Sciences des techniques du tertiaire (STT).
Ces humiliations se traduisent souvent par le blocage, le rejet, la fuite dans l’absentéisme et la fugue.
Selon une étude de 1992 la moitié des élèves s’estiment humiliés mais la quantification n’est pas aisée à établir.
Certes, on nous dira que ces méthodes ont toujours existé ; toutefois c’est le statut de l’élève qui a changé. La dévalorisation scolaire est pour le jeune ressenti comme une dévalorisation sociale et pèse de plus en plus tôt comme une lourde hypothèque sur l’avenir.
Pourtant en France des efforts ont été faits pour reconnaître les droits des écoliers et étudiants
Malheureusement de façon trop formelle comme en ce qui concerne la réécriture des règlements intérieurs des établissements négligerait la question des droits des élèves.


Réflexions et débat:

L’Union européenne travaille cette question mais sur la base de définitions qui ne sont pas toujours les mêmes et en y apportant des réponses différentes. L'absentéisme est une priorité récente, beaucoup de pays de l’Union européenne en sont encore aux balbutiements.
Même si la prise de conscience est réelle, on n’a pas encore suffisamment de recul pour trouver des solutions. Ce problème important, compliqué, aux causes multiples a des conséquences très lourdes pour le jeune, pour la société et pour l’économie.
Madame Vié directrice du CIO 15ème rappelle que le problème de l’estime de soi doit être mis en exergue.
Reine-Marie Saugey conclut en soulignant la nécessité d’une harmonisation au niveau européen pour trouver des solutions adaptées .